Le 8 juillet 2020 en Commission des Affaires sociales, la proposition de loi de soutien aux travailleur·se·s du secteur culturel a reçu un nouveau feu vert. Le texte a ensuite été validé à son tour par la séance plénière de la Chambre du 9 juillet 2020. Enfin un dénouement dans ce dossier.
L’histoire de ce texte est une véritable saga qui pourrait prêter à sourire si sa longueur n’avait pas pris en otage des milliers de travailleur·se·s du secteur culturel contraint·e·s d’observer depuis les coulisses les rebondissements d’un travail législatif qui n’a pris que trop de détours. Qu’à cela ne tienne, malgré les manœuvres dilatoires de certains partis, les mesures urgentes de soutien aux travailleur·se·s du secteur culturel ont donc enfin pu être validées.
Mais il ne s’agit là que d’une première étape et nous regrettons de ne pas avoir pu obtenir un consensus plus ambitieux, mais le travail continuera : vers un statut d’artiste à la hauteur de l’importance sociétale des métiers artistiques.
En effet, au travers du travail sur ce dossier, les député·e·s siégeant au sein de la Commission des Affaires sociales ont pu entendre les réalités vécues par ce secteur diversifié. Il ressort de leurs témoignages que le problème n’est pas conjoncturel mais structurel. Si la crise liée au Covid-19 a frappé si durement les artistes et technicien·ne·s ce n’est pas uniquement parce que leur secteur a été mis à l’arrêt, mais bien parce que la société enferme ces travailleur·se·s dans un « statut » qui les assimile à des chômeur·se·s alors même qu’ils/elles travaillent. Nous avons répondu à l’urgence, je veillerai maintenant à ce que nous nous attaquions au problème de fond et proposions de véritables solutions structurelles à ce secteur.
Retrouvez ci-dessous le communiqué de presse du 8 juillet 2020 co-rédigé avec Julie Chanson :
« Ecolo se réjouit du vote de soutien aux artistes en Commission des Affaires sociales de la Chambre
La proposition de loi PS-Ecolo-Groen visant à apporter un soutien aux travailleur·se·s du secteur culturel, durement touché·e·s par les conséquences socio-économiques de la crise sanitaire du Covid-19, revenait à l’ordre du jour de la Commission des Affaires sociales ce mercredi matin. Pour rappel, ce texte avait été renvoyé pour avis au Conseil d’Etat lors de la séance plénière du 18 juin par la N-VA, le CD&V, l’Open Vld et le Vlaams Belang.
« Le Conseil d’Etat a remis son avis et ne formule aucun objection fondamentale à un accès temporaire plus flexible au chômage pour les artistes et technicien·ne·s du secteur artistique. Les manœuvres dilatoires de certains nous ont fait perdre assez de temps, il est maintenant temps de répondre à l’urgence dans laquelle ces travailleurs et travailleuses se trouvent », commente Marie-Colline Leroy, députée fédérale Ecolo-Groen et présidente de la Commission des Affaires sociales de la Chambre.
La proposition de loi facilite l’accès aux indemnités de chômage pour tou·te·s les artistes et technicien·ne·s qui peuvent démontrer soit 10 prestations artistiques et techniques, soit 20 journées de travail entre le 13 mars 2019 et le 13 mars 2020. Elle instaure également une période blanche allant du 1er avril 2020 au 31 décembre 2020 pour l’obtention et le maintien du statut d’artiste.
« Après les jeux politiciens de certains, nous pouvons enfin présenter une solution à pas moins de 250 000 travailleurs et travailleuses qui vivent des situations extrêmement compliquées voire précaires depuis le début de la crise. C’est un signal fort qui leur est envoyé aujourd’hui, la difficulté de leur situation est enfin considérée », explique Julie Chanson, députée fédérale Ecolo-Groen.
Rappelons qu’il ne s’agit là que de mesures temporaires et bien moins ambitieuses que celles proposées par le texte initial. Le groupe Ecolo-Groen continuera le travail au Parlement pour améliorer de façon structurelle le statut des artistes.
« Nous avons réussi à mettre le dossier du statut d’artistes sur la table et à en faire une priorité pour les discussions d’un prochain accord de gouvernement. Ce que nous avons obtenu au cours des trois mois de discussions en commission est une première victoire pour les artistes et un tremplin pour le travail qu’il nous reste à effectuer dans la réforme du statut d’artiste », continue Julie Chanson.
« Pas de cocorico, mais un tiens vaut mieux que deux tu l’auras. Nous regrettons de ne pas avoir pu obtenir un consensus plus ambitieux mais il s’agit aujourd’hui d’une première étape. Une chose est sûre : ce secteur doit aujourd’hui être une priorité. La culture a une importance majeure pour la société, les travailleur·se·s qui la façonnent méritent un statut à la hauteur de cette importance, une véritable sécurité sociale », conclut Marie-Colline Leroy. »