Étant donné la situation dans laquelle nous nous trouvons et le redémarrage culturel qui se fait difficilement, une question nous préoccupe: comment allons-nous remplir notre mission prioritaire de démocratisation culturelle et faire en sorte que le retour et l’accès à la culture ne soient pas à nouveau l’enfant pauvre des personnes en situation de précarité confrontées à des difficultés pour y retourner.

Question de Marie-Colline Leroy à Karine Lalieux (Pensions et Intégration sociale) sur « L’accès à la culture pour le plus grand nombre via les CPAS »

Posée le 29/09/21

https://www.lachambre.be/doc/CCRI/pdf/55/ic587.pdf

Marie-Colline Leroy (Ecolo-Groen):

Madame la ministre, la question de l’accès à la culture préoccupe particulièrement notre groupe. Nous pensons que la transition climatique et sociale passe par l’investissement de chacun en vue de pouvoir se construire et s’émanciper. Pour cette raison, il est essentiel de garantir l’accès aux droits culturels pour le plus grand nombre–et, a fortiori, pour les publics précarisés. Je saisque vous y êtes particulièrement sensible.  En Belgique, il existe différentes alliances et possibilités pour les CPAS afin de construire des projets et actions soutenant les usagers dans la pratique de la culture ou dans son accès. Je souhaiterais donc vous entendre sur les dispositifs encore existants ainsi que sur la régulation de ceux-ci, de même que sur les budgets qui y sont consacrés et leur accessibilité pour les CPAS.

Par ailleurs, existe-t-il un recensement des initiatives culturelles qui se co-construisent avec ceux-ci? Enfin, si nous voulons garantir une transition climatique et sociale juste, il faut nous assurer que ces alliances entre la culture et les CPAS puissent être pensées dans une vision soutenable. Ainsi, il nous semble essentiel de privilégier des projets et des actions qui s’inscrivent dans la durabilité, et non exclusivement des questions de consommation culturelle. Dès lors, madame la ministre, ma question vous paraîtra très vaste, mais j’aimerais savoir si votre gouvernement travaille sur les différents dispositifs et leur évaluation afin d’en garantir l’adaptation et, le cas échéant, de mieux les inscrire dans les ambitions climatiques.

Karine Lalieux, ministre:

Les CPAS ont effectivement la possibilité de contribuer à la culture des plus vulnérables via le subside annuel ‘participation et activation sociale’ et notamment via les modules collectifs. Dans le cadre de cette subvention, les CPAS sont libres de prévoir des partenariats avec des associations culturelles durables ou autres. C’est, dans le cadre de l’arrêté de la circulaire, la liberté et l’autonomie des CPAS qui sont reconnues par Loi organique. De plus, vous savez que la culture ne relève pas des compétences fédérales et elle n’est pas la mission principale des CPAS. Je ne peux vous en dire plus ni faire toute une évaluation du subside ‘participation et activation sociale’ ce qui serait fort lourd pour mon administration sans pouvoir agir sur les actions individuelles des CPAS. Je propose que vous posiez des questions à vos collègues actifs au sein des conseils d’Action sociale afin de voir quelles sont les dynamiques qu’ils mettent en place, car elles sont très différentes d’un CPAS à l’autre.

Marie-Colline Leroy (Ecolo-Groen):

Ce n’était pas une question piège, mais une vraie question. Étant donné la situation dans laquelle nous nous trouvons et le redémarrage culturel qui se fait difficilement, une question nous préoccupe: comment allons-nous remplir notre mission prioritaire de démocratisation culturelle et faire en sorte que le retour et l’accès à la culture ne soient pas à nouveau l’enfant pauvre des personnes en situation de précarité confrontées à des difficultés pour y retourner ? Effectivement, nous aimerions bien travailler avec vous et les CPAS pour voir comment activer la concertation au travers des plans de cohésion sociale et les centres culturels. On sait que les CPAS auront aussi un rôle à y jouer. On se dit qu’au niveau fédéral, nous pourrions être acteurs de cette dynamique-là, ce qui n’est pas simple.J’irai consulter, comme vous me le conseillez, ce plan de participation et d’activation sociale afin de voir comment on peut essayer de trouver des synergies. Je sais cependant que cela va être compliqué.