Vous désirez relire la séance en plénière du 23 décembre 2021? > https://www.lachambre.be/doc/PCRA/pdf/55/ap155.pdf

Marie-Colline Leroy (Ecolo-Groen):

  • Que s’est-il passé lors du dernier Codeco?
  • Pourquoi empêcher des personnes de se retrouver dans des espaces sûrs et essentiels, créateurs de lien social? Les protocoles fonctionnent, cela a été prouvé.
  • Pourquoi fragiliser davantage un secteur qui paye déjà très cher cette crise? Ces fermetures ne répondront pas au cri de détresse des soins de santé!
  • Pourquoi risquer la rupture de confiance avec les experts, qui dénoncent des décisions arbitraires et du marchandage?
  • À quoi servent leurs analyses si on ne les écoute pas?

Les décisions doivent être proportionnelles et cohérentes. Le courage, c’est aussi reconnaître qu’on n’a pas fait les bons choix. Il est encore temps de revoir cette décision.

  • Allez-vous le faire?

 

Alexander De Croo, premier ministre :

Je commencerai également par répondre que j’écoute les experts et que j’observe les faits. Le GEMS recommande d’annuler tous les rassemblements organisés en intérieur si les chiffres augmentent. Le Laboratoire national de Référence prévoit une augmentation des contaminations à partir de Noël. Les mesures que nous avons prises entreront en vigueur le lendemain de Noël et sont entièrement fondées sur des avis scientifiques. Certaines personnes estiment qu’il aurait mieux valu prendre des mesures graduelles, comme nous l’avons fait en septembre et en octobre en durcissant les mesures chaque semaine. Avec du recul, je m’aperçois que ce n’était pas la meilleure méthode.

Honnêtement, avec le recul, modifier trois fois d’affilée les mesures auxquelles nous sommes confrontés, je me dis qu’effectivement ce n’était pas la bonne méthode. Le Comité de concertation a dû prendre des mesures. À l’exception du PVDA-PTB, du Vlaams Belang et du cdH, tous les partis y sont représentés. Personne n’a jugé la tâche aisée et personne ne s’y est adonné de gaieté de cœur. Tout le monde sait que l’impact de ces mesures est important, surtout sur le plan psychique.On ne peut toutefois pas nier que la science dit que le variant omicron fait fortement augmenter le nombre de contaminations et que la réalité dans d’autres pays corrobore ce que dit la science. Menons-nous une politique adéquate si nous y restons sourds et aveugles? Je ne pense pas.Je suis aussi amateur de sport et, dans ma pratique sportive, je respecte ce que dit le GEMS. Si sur avis urgent, je dois interdire immédiatement toute présence de public lors des matches de foot, dois-je autoriser le cyclo-cross avec public? Ce n’est pas une politique sensée.

La politique doit présenter une certaine uniformité et les décisions doivent être claires, même si elles sont difficiles.  Nous avons pris des décisions basées sur des faits, nous nous sommes concertés avec les autres gouvernements et nous avons estimé que c’était la mesure à prendre. Nous avons néanmoins entendu le désespoir du secteur de la culture et le ministre de la Santé décrira comment nous interagirons avec eux.

Lorsque nous prenons ensemble, en âme et conscience, une décision fondée sur des données scientifiques, nous espérons que chacun la défendra sans perdre son sang-froid, aussi difficile cela soit-il.

Frank Vandenbroucke, ministre :

Je me rallie aux propos du premier ministre. Si nous pouvions évaluer la situation à l’aide d’un baromètre, il annoncerait un orage. Nous ignorons encore, à ce stade, de quel type d’orage il s’agira, modéré ou intense. Nous n’avons dès lors pas d’autre choix que d’opter pour la prudence, ce qui n’est pas un choix facile. Nous devons avoir le courage de dire que nous ne sommes pas certains de ce que l’avenir nous réservera et, dans une période d’incertitude, c’est la solidarité qui compte.Dans son avis, le GEMS nous a recommandé de prendre des mesures plutôt légères à brève échéance, mais de passer à un confinement total en cas d’augmentation des infections. Tous les experts ont signé cet avis. Il est clair aujourd’hui que les infections vont augmenter. Que faire, dans ce cas, à la veille de Noël?

Il s’agit alors de discuter et de trouver un équilibre politique.Nous n’instaurons pas de confinement dans l’horeca à la veille de Noël. Nous prenons toutefois, avec un pincement au cœur, des décisions touchant le secteur culturel et le monde sportif. Je sais que le secteur de la culture consent d’énormes efforts et j’ai invité des représentants de ce secteur mardi prochain. Je suis conscient qu’il s’agira d’une discussion difficile et très franche. Dans les plus brefs délais, nous devrons opter pour un régime plus nuancé prévoyant une distinction entre grandes et petites salles. Si les chiffres évoluent favorablement, nous pourrons trancher début janvier à l’issue d’une évaluation lors du Comité de concertation.Si, toutefois, les chiffres ne vont pas dans le bon sens, nous devrons procéder à encore plus de fermetures. J’espère que tout le monde sera d’accord avec les experts. Les seules armes dont nous disposons contre le virus sont la dose de rappel, la distanciation, les masques, la vigilance et la prudence. Nous devons collaborer. Lorsque la situation est difficile, il faut également le dire à la population.
Marie-Colline Leroy (Ecolo-Groen):

Nous sommes conscients des risques liés à la pandémie. Mais ici, on fait le mauvais choix. Vous dites agir par excès de prévoyance, mais si cela se fait au détriment du lien social et de la culture, il faut trouver d’autres solutions. Suspendez ces mesures.