En plénière, ce jeudi 26/01/23

Marie-Colline Leroy à Monsieur le Premier Ministre,

Bonne année.

Qui dit bonne année dit bonne résolution, j’en ai une à vous proposer : ouvrir le grand et passionnant débat autour de l’individualisation des droits

Le schéma familial sur lequel se base aujourd’hui la sécurité sociale et l’aide sociale est une vision du passé.

Colocation, recomposition familliale , Famille monoparentale avec enfants majeurs, cohabitation de faits ou inter-génerationnelle,

Face à cette évolution de nos modes de vie notre protection sociale doit s’adapter pour correspondre à la réalité de chacun, Ecolo est favorable aux droits individualisés,

Quel intérêt de chauffer deux maisons, d’allumer deux frigos et de démultiplier les factures alors qu’augmenter la capacité d’isoler et réduire la pression sur le logement sont deux enjeux essentiels de notre époque ?

Quel intérêt d’exiger de nos administrations publiques des enquêtes farfelues dès lors que l’on connaît les avantages de la cohabitation ? Rompre l’isolement, assurer un meilleur partage des coûts, faciliter l’équilibre entre vie de famille et vie professionnelle, Pour les femmes, surtout !

La semaine dernière, nous avons tous voté une résolution visant entre autres à analyser les pistes possibles en matière d’individualisation des droits.

Par ailleurs, hier en commission, votre collègue Le ministre VDB a mentionné les premières nouvelles estimations budgétaires des administrations compétentes. Bien loin des 7, 12, 17 milliards évoqués depuis 20 ans. Il faut donc poursuivre ces analyses. Parce que C’est faisable !

il y a donc visiblement une volonté politique , il y a plus que probablement un chemin.

Je voudrais dès lors savoir, Monsieur Le Premier Ministre, ce qu’il en est de la volonté et du chemin entrevu par votre gouvernement : Comment ? Quand ?

 Alexander De Croo, premier ministre:

Madame Leroy, comme vous le dites, vous avez eu l’occasion de poser cette question au ministre des Affaires sociales hier en commission. Je pense qu’il a répondu d’une manière assez détaillée, notamment en se référant à certains chiffres que vous venez de mentionner.
J’ai compris que vous avez proposé de poursuivre la discussion au sein de la commission des Affaires sociales sur ce qui semble être une proposition utile. Je me demande dès lors ce que je peux rajouter à la réponse et à la réflexion que vous avez eues hier.
Comme le ministre l’a dit, dans le cadre de la réflexion sur la modernisation de la protection sociale, l’individualisation des droits sociaux est une piste de réflexion. Un groupe de travail a été créé au sein du SPF Sécurité sociale qui doit analyser comment les modes de vie nouveaux et de vie commune peuvent être pris en compte en matière de sécurité sociale. Je pense que le ministre a expliqué les différentes phases de cette analyse.

En parallèle, le gouvernement poursuivra la réflexion sur la faisabilité budgétaire de certaines idées. Cependant, il faut également tenir compte du principe d’égalité de sorte qu’une individualisation ne se fasse pas au détriment de certains groupes. Le travail est donc intéressant. Il se poursuit et j’espère que le sujet pourra être débattu au sein de la commission des Affaires sociales avec tous les acteurs concernés.

Marie-Colline Leroy (Ecolo-Groen):

Monsieur le premier ministre, pourquoi vous ai-je posé la question? C’est peut-être parce que je vous fais confiance, si vous vous engagez collectivement, si vous faites preuve d’anticipation car ce n’est pas à vous que je vais l’apprendre, les grandes réformes prennent du temps.
Effectivement, j’avais envie que des ministres s’engagent, que le premier ministre s’engage, qu’un gouvernement s‘engage à une dynamique collective. Individualiser les droits permet de renforcer la démocratie, vous l’avez évoqué.
L’enquête Noir, jaune, blues a indiqué qu’il faut renforcer la confiance des citoyens pour aider les plus bas revenus, pour augmenter l’autonomie des individus et pour développer une transition environnementale, des valeurs essentielles – je le sais – pour ce gouvernement. Vous l’avez dit, nous pouvons ouvrir le débat au Parlement. Nous allons le faire. C’est un engagement. Je vous invite à le lancer de votre côté aussi. Rassemblons-nous!
Trouvons le chemin ensemble! Je vous remercie.