Le 22 juin 2021, la Ministre Karine Lalieux présentait son plan fédéral handicap en Commission Affaires sociales

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https://www.lachambre.be/doc/CCRI/pdf/55/ic573.pdf

Voici ma réaction :

Marie-Colline Leroy (Ecolo-Groen):

Madame la ministre, je vous remercie, ainsi que le gouvernement dans son ensemble, d’avoir abouti, pour cette rentrée, à un projet dynamique et ambitieux témoignant de votre bonne volonté et d’une très belle approche. Vous avez évoqué la nécessité de renverser un paradigme. Définir une approche fondée sur les droits humains, faire participer les premiers concernés, recourir à la coopération gouvernementale et inclure les personnes en situation de handicap dans la vie politique, tout cela nous paraît extrêmement précieux et nécessaire.

Il suffit de contempler une assemblée parlementaire pour se rendre compte que nous n’y sommes absolument pas.

Dès lors, je me demande si nous sommes prêts, de même que le gouvernement. Dans la perspective de 2030, nous pourrons voir à quel niveau d’intégration politique des personnes en situation de handicap nous serons parvenus. Il me semblait essentiel de l’indiquer.

Un autre volet indispensable est la Conférence interministérielle. L’enseignement, la formation et l’accès à la culture sont extrêmement importants à nos yeux.  À cette fin, des ponts doivent être jetés entre les institutions publiques fédérales–mais aussi culturelles-pour que chaque levier puisse être utilisé convenablement. En effet, même si des efforts sont entrepris, il reste encore pas mal de travail à accomplir. Pour embrayer sur la culture, ce plan a-t-il pu prendre en considération tous les publics. J’établis un parallèle avec un autre dossier qui nous préoccupe beaucoup en commission des Affaires sociales, à savoir la réforme du statut d’artiste : ne devons-nous pas nous livrer à une analyse précise de ce thème? Avons-nous pensé aux difficultés complémentaires, comme on le fait dans cette réforme sur les questions de genre?

Le faisons-nous aussi au niveau du handicap?

Ce sont des questions que j’aimerais poser au ministre Dermagne. Il faudrait vérifier. Il y en a probablement d’autres.  Par rapport à l’idée du non-recours aux droits, c’est évidemment très précieux pour nous. On sait que la DGHan a de gros enjeux devant elle et qu’elle s’y attèle. La migration numérique sera essentielle. Vous avez parlé de la nécessité des guichets physiques au sein de la SNCB. Nous allons maintenir un certain nombre d’heures. Cela nous semble important car cela fait partie des raisons du non-recours. On sait que la fracture numérique constitue une grande difficulté pour la DGHAN.

À ce propos, j’aurais voulu savoir s’il y avait eu une transversalité dans les propositions. Est-il prévu pour toutes les institutions publiques de garder un guichet comme c’est systématiquement le cas pour les transports en commun? L’ensemble des membres du gouvernement veillera-t-il à maintenir une présence physique pour toute personne qui en aurait besoin?À propos de la sensibilisation, on constate qu’il y a une volonté pour les fonctionnaires d’avoir une formation et une certaine sensibilisation des usagers des transports en commun, comme à l’époque où on avait par exemple sensibilisé au fait de céder sa place si une femme enceinte se trouvait à côté de vous. Il y a donc une volonté d’avoir des modules identiques tant pour les travailleurs et les travailleuses de la Fonction publique que pour les usagers. On considère effectivement qu’il s’agit d’un élément essentiel.

Il me semble qu’on avait déjà parlé de la nécessité d’une campagne de sensibilisation plus large sur la question et la connaissance du handicap. MmeVanPeel a relevé le fait que tout le monde n’a pas connu, dans sa famille ou son environnement proche, des personnes en situation de handicap. Parfois, ce n’est donc pas évident de se rendre compte de ce que cela représente au quotidien. Peut-être que des campagnes plus vastes permettent de le faire comprendre à chacun. Concernant les interprètes en langue des signes, on avait rencontré une association de langue des signes qui nous disait qu’il était très compliqué de s’engager dans cette formation très longue et difficile. Mais la difficulté se trouvait dans le fait qu’au moment de s’engager dans ces études, il n’y avait pas encore de vraie volonté.

Depuis quelques mois, c’est soudainement devenu un métier en pénurie tant on souhaite doubler toute communication d’une communication en langue des signes. C’est un signal très important. Il faut peut-être le renvoyer vers les journées SIEP organisées pour diriger les étudiants qui cherchent leur future formation.Cela peut aider. Rassurer sur la question du genre, sur sa présence de manière très transversale, est essentiel; je l’ai dit en introduction, et je poserai juste une dernière question à ce sujet.

Rentrée scolaire oblige, on a un programme et on identifie nos priorités. Il est toujours pertinent d’identifier les écueils. C’était un peu ma question, madame la ministre. Vous avez fait un important travail de concertation avec ce gouvernement et j’imagine que vous savez déjà où, comment et pourquoi les choses risquent d’être compliquées. Évidemment, nous ne voulons ni des noms, ni des pistes de difficultés mais comment fera-t-on pour que le bilan de mi-mandat soit positif et constructif?

Avez-vous déjà anticipé les difficultés? Je pense notamment à des difficultés de réalisation concrète. Comme vous l’avez dit, comment faire participer les personnes qui sont dans ces situations, les experts de vécu? C’est une piste évidemment essentielle. Y en a-t-il d’autres?

Savez-vous déjà à quel moment on risque tous de se prendre les pieds dans le tapis? Comment allez-vous faire pour que cela n’arrive pas? Je vous remercie en tout cas pour l’important travail élaboré et effectué.