








Voici mon intervention en plénière, face à Alexander Decroo, le premier ministre.
Marie-Colline Leroy (Ecolo-Groen):
Enfin, nous avons des objectifs communs. Alors qu’attendons-nous? Face à cette crise, il faut prendre des mesures. Vous l’avez fait, mais ce ne sera sans doute pas suffisant. Il vous reste du
temps, vous avez notre confiance et vous semblez montrer la volonté d’augmenter les salaires, de réduire les inégalités homme-femme, de favoriser l’éthique et la durabilité des entreprises, de faire
contribuer les plus riches et d’offrir aux aînés une vie décente. Comment allons-nous relever ces défis? Les mesures d’aide seront-elles prolongées? Quand proposerez-vous de nouvelles mesures?
Alexander De Croo, ministre (en néerlandais):
Nous assistons quotidiennement aux exactions les plus cruelles en Ukraine. Un nombre particulièrement important de personnes ressentent également l’impact de ces événements dans notre
pays. Le peuple et la société sont soumis à rude épreuve. Dès le départ, y compris durant la pandémie, la priorité absolue du gouvernement a consisté à protéger les gens. Cette démarche était nécessaire étant donné les difficultés financières auxquelles font face des ménages vulnérables, des mères isolées et de petits indépendants. Les classes moyennes sont confrontées à des difficultés
particulièrement importantes. La facture d’énergie est la raison principale de cette situation. La différence entre une facture variable ou fixe peut souvent s’élever à plusieurs centaines d’euros.
Divers fournisseurs ne proposent déjà plus de tarifs fixes. Nous élaborons les mesures nécessaires avec Mme Van der Straeten pour rendre les tarifs fixes à nouveau possibles et donner davantage de
stabilité à nos citoyens.
Par ailleurs, l’évolution de la situation est très rapide.
(En français) Nous subissons des changements d’une ampleur inédite depuis quarante ans. Nous avons donc demandé à un groupe d’experts une analyse détaillée de la situation et de ses effets
économiques avant d’élaborer des mesures additionnelles. En effet, nous ne sommes pas devant une crise passagère mais dans une période d’instabilité, partie pour durer des mois voire des
années.
(En néerlandais) Si nous demandons alors aux experts d’utiliser toutes les informations disponibles pour procéder à l’analyse adéquate et que nous nous appuyons ensuite sur leurs avis, c’est la suite
logique de la méthode qui a été utilisée pour maîtriser le covid. La pandémie était un phénomène que nous n’avions pas connu au cours des cent dernières années. La situation économique actuelle
est du jamais vu depuis 40 ans. Nous donnons carte blanche aux experts pour faire des analyses et formuler des propositions.
J’ai eu l’impression que certains membres sont venus s’exercer dans cet hémicycle pour leur discours du 1er mai. Cependant, la différence entre certains députés et les membres du gouvernement est que les premiers sont des champions des slogans. On attend toutefois des responsables politiques qu’ils mènent des stratégies mûrement réfléchies et qu’ils analysent très soigneusement les
mesures à prendre.
M. De Roover demande où en est notre politique. Nous répondons que le gouvernement a rapidement décidé d’augmenter les salaires minimums, de verser l’intégralité de l’enveloppe
bien-être, de consacrer 3 milliards d’euros à des mesures énergétiques et de préserver le mécanisme de l’indexation. Cette dernière mesure est aujourd’hui la meilleure protection automatique
qui puisse se concevoir, y compris pour les pensionnés, alors que dans d’autres pays, on négocie toujours à propos de mesures visant à préserver le pouvoir d’achat. L’indexation protège
également les personnes gravement malades ou qui sont à la recherche d’un emploi.
Nous sommes à un moment où il faut mener une politique réfléchie, procéder à une analyse et écouter les experts, afin de pouvoir mener une politique protectrice et durable. Quoi qu’il en soit, le
citoyen est en droit d’attendre une telle politique de ce gouvernement car nous ne laisserons tomber personne, ni aujourd’hui, ni à l’avenir.
Marie-Colline Leroy (Ecolo-Groen):
Monsieur le premier ministre, je vous remercie pour vos réponses.
Pour les écologistes, c’est très clair, où qu’ils soient, dès qu’ils le peuvent, ils portent et soutiennent toute initiative qui vise à ne laisser personne de côté, pas seulement le 1er mai, pas seulement dans l’entre-soi, pas seulement pour se faire plaisir mais pour obtenir avec d’autres qui souhaitent construire l’avenir. Nous défendons l’augmentation des allocations, le soutien à l’action sociale, l’augmentation des salaires, une fiscalité juste, la revalorisation des pensions, le soutien aux indépendants, l’égalité salariale entre hommes et femmes, la protection des travailleurs et des travailleuses du secteur artistique. Nous défendrons ces initiatives. Nous les défendons aujourd’hui et nous le ferons tant qu’il le faudra parce que c’est notre engagement.
Cela l’a toujours été et ce le sera toujours!